MOPA - Amen
Artiste :
MOPA
Album :
Amen
Genre
: Screamo
piano
Année :
2010
Note
: 9/10
2007,
une claque! C'était l'impression que j'avais eu lorsque j'avais
découvert
l'EP de My Own Private
Alaska, qui n'était à
l'époque qu'un projet où Milka
(ex-Psykup, Agora Fidelio), Tristan et Yohan (Cats on
Tree, Aeria Microcosme)
innovaient dans un screamo avec piano/batterie. Chaque chanson nous
laissait victime des hurlements, des notes de piano glaciales et de
cette batterie destructrice. Cet EP annonçait du lourd pour l'avenir du
groupe.
Pourtant,
l'idée n'était pas
évidente et racoleuse pour beaucoup d'amateurs du genre. En
effet,mélanger le screamo au
piano semblait bancale (d'ailleurs je me souviendrais toujours de cette
remarque très drôle qu'on m'a fait un jour "ah oui ça ressemble à du Alicia Keys mais avec des hurlements", bref!).
Leur musique innovait dans le sens où les notes de piano permettaient de
dégager et de libérer les mots de leurs émotions les
plus noires et aller aux confins de ceux-ci. Ce qui semblait donc
n'être qu'un
projet
expérimental, c'est retrouvé en l'espace de peu de temps un projet
ambitieux aux yeux du grand Ross
Robinson producteur qui a contribué à faire connaître les plus
grands noms du néo métal dans les années 90. Et Ross Robinson (Korn, At
the Drive-In, The Cure,
Slipknot) les a donc
fait venir à Los Angeles pour produire et enregistrer leur premier album
AMEN.
Aujourd'hui, on peut
enfin se faire une idée du changement qu'a pu avoir Macgaywer Robinson Crusoe
sur les MOPA.
Et
dès les premières notes de Anchorage,
on se retrouve immergé dans leur univers. La noirceur et le malaise qui
surplombent l'album sont d'autant plus violenst et organiques que sur
l'EP. On ressent d'ailleurs tout le travail à la production ainsi que
les performances vécues par les musiciens pour l'enregistrement du
disque (visible sur le dvd).Tristan
frappe son piano comme jamais, Yohan
nous offre un jeu de batterie très riche et Milka s'essaye au chant et aux spoken words entre ces
hurlements, ce qui rajoute de l'intensité
et de la sensibilité à ces maux (Milka,
comme dans Agora
Fidelio, surprend encore une fois pour avoir autant d'aisance à
s'exprimer sur soi en trouvant les mots justes et cette fois-ci dans la
langue de Shakespeare).
Tous
ces changements se distinguent parfaitement sur l'ensemble de l'album. Anchorage (brûlot de haine envers
cette fille), Broken Army
(fusille l'armée pour ses actes irresponsables) et You and I (mélancolique à retourner
l'estomac) sont les parfaits exemples et présentent de nouvelles
perspectives pour l'avenir de MOPA.
Les titres Amen, After you et
la reprise de Where did you sleep
last night (célèbrement connu par Nirvana) font eux,
figure de singles incontournables. Et pour ce qui est des nouveaux
morceaux, on retiendra principalement l'émotion qu'ils dégagent plus que
leurs inventivités instrumentales. Cela
est surement
dû au manque de temps dans
la composition et l'enregistrement de l'album.
Cependant il y a un
petit hic, dans AMEN. En effet,
la réinterprétation de certains titres qui figuraient sur l'EP, me
laisse plutôt mitigé.
Des titres comme I am an island ou Kill
me twice, m'ont tout simplement déçu. Le
hurlement de I am an island
tétanisait l'auditeur avec ce cri malsain au possible, c'est pourquoi il
est dommage qu'il est mis trop d'effets sur la voix. Pareil pour Kill me twice (morceau préféré de
l'EP) qui dégageait beaucoup d'émotions avec cette délicatesse pour
intégrer les mots aux instruments, ici le titre ne touche plus en
œuvrant de façon trop précipitée. Par contre, pour ce qui est de Die for me ou Page of a dictionnary (le passage
catchy voix/batterie est encore plus virulent) le groupe est allé plus à
l'essentiel que sur l'EP
(Die for me est raccourci de
trois minutes).
On comprend aussi qu'ils n'aient pas décidé de
refaire la même chose, pour se diriger vers une complémentarité des
morceaux originaux.
L'album se clôt sur Ode to silence, morceau expérimental qui commence après
une minute de silence tel un exutoire pour les trois musiciens. Ce genre
de morceau fait un peu partie de la touche Robinson comme on a pu déjà l'entendre chez Korn, Limp Bizkit ou Form First to Last. Ici le
groupe s'adonne à des hurlements, des cris, des bouts de phrases en
français et une sorte d'impro' piano/batterie. Ce morceau, nous soulage
et libère toute la noirceur contenu dans l'album (Milka l'affirme au début du titre : "I will never find words for you, so").
J'attendais
avec
beaucoup d'impatience AMEN et
je ne suis absolument pas déçu de l'opération chirurgicale qu'a effectué
Ross Robinson sur nos
talentueux toulousains. En écoutant, les extraits sur internet j'avais
quelques peu eu peur du changement opéré avec tous ces arrangements sur
le son et la voix mais au final tout est plus cohérent et n'enlève en
rien à la personnalité du groupe. Cela prouve encore une fois que la
France regorge de groupes exceptionnels et j'espère sincèrement qu'ils
perceront à l'international avec cet immense coup de pouce.
Titres à écouter : Anchorage, After you, Broken Army, Die for me, Page of a dictionnary
Lien :
http://www.myspace.com/myownprivatealaska
Si vous avez aimé, vous aimerez
surement : Je n'ai pas d'idées car le groupe est unique en son
genre. Le seul conseil que je peux donner c'est de découvrir les groupes
de chacun des membres pour constater leur évolution.